1. LEURRES ET IMMIXTION DU CENTRE

LEURRES ET IMMIXTION DU CENTRE

1. LEURRES ET IMMIXTION DU CENTRE

Libérer la commune de Ziguinchor et le territoire de la Casamance de la terrible étreinte de l’État pour une pleine effectivité des principes constitutionnels de libre administration et d’autonomie financière des collectivités territoriales, voilà la mère des chantiers du mandat.
La décentralisation est encore conçue sur des calculs politiques au Sénégal, consistant à priver les collectivités de toutes ressources financières conséquentes à même de les délier de la dépendance accrue vis-à-vis de l’exécutif national : qui tient les cordons de la bourse…
Pour la commune de Ziguinchor, cette dépendance s’observe dans tous les domaines, mais plus vivement dans les secteurs de l’assainissement et des infrastructures routières, de l’environnement, de l’accès à l’énergie et de l’éducation où l’État, par le biais de financements et de structures centraux tels l’AGETIP, PROMOVILLE, PACASEN, ONAS, UCG…, monopolise la quasi-totalité des projets de voiries, de canalisation, de collecte des eaux usées et de ruissellement, des déchets solides et liquides… Il demeure l’acteur principal dans la mise en oeuvre des orientations stratégiques malgré le statut théorique de commune décentralisée.
Sur 48 milliards d’investissements projetés et effectivement évalués pour la commune, les engagements de l’État du Sénégal avoisinent les 28 milliards contre seulement 1,7 milliards pour la commune, le reste représentant des contributions des partenaires techniques et financiers.
L’État est donc l’acteur principal de la production et de la gestion des espaces urbains et le seul qui ordonne les exécutions. La municipalité en est réduite à jouer le rôle d’acteur relais dans tous ces domaines relevant pourtant de ses compétences.
Il faut mettre un terme à cette incongruité qui consacre des communes vides avec des autorités communales impuissantes et désarmées, incapables de répondre aux aspirations des populations locales. Nous y procéderons méthodiquement et progressivement.
Au regard de la réalité et de la nature des rapports, et conscient de la nécessité d’une politique inclusive de gestion urbaine et de la nécessaire concertation entre les acteurs, nous assumerons la continuité de cette collaboration tout en mettant en oeuvre le programme d’autonomisation financière de la commune et du territoire.

En attendant, constatons que l’État du Sénégal s’est engagé, avec la commune de Ziguinchor, à un certain nombre de programmes et de réalisations,
singulièrement dans les domaines de l’urbanisme et de l’habitat et celui de l’environnement. Il s’est engagé également, à l’échelle du territoire, a beaucoup de chantiers infrastructurels et économiques.
Force est de constater que les promesses et engagements ne sont pas à la hauteur des réalisations (voir annexe). Presque aucune des échéances prévues sur 2019-2021 au titre des engagements pris pour la période 2019-2024 n’a été respectée.
Nous continuerons à surveiller et à exiger des comptes à l’État quant à l’exécution de ces projets dont certains ont fait l’objet de financements de la part des PTF pour le bien-être des populations de la commune (collecteurs et traiteurs des eaux usées et boue de vidange notamment).

LA COMMUNE A BESOIN DE 80 MILLAIRDS APPROXIMATIVEMENT. L’ÉTAT À TRAVERS SES DIVERS PROGRAMMES, ET LES PTF, SE SONT ENGAGÉS DÉJÀ POUR UNE CINQUANTAINE DE MILLIARDS. LA COMMUNE DEVRA MOBILISER ENVIRON 30 MILLIARDS SUR LES 5 ANS, SOIT 6 MILLIARDS/AN. OR LE BUDGET MUNICIPAL EST AUJOURD’HUI À 2,4 MILLIARDS ANNUEL EN PROJECTION (SOIT 12 MILLIARDS SUR LES CINQ ANS), ET MOINS EN EXÉCUTION. DONC UN GAP DE 18 MILLIARDS À TROUVER. LES 5 MILLIARDS DESTINÉS AU FINANCEMENT DE L’ESS SERONT LEVÉS PAR APPEL PUBLIC. LE RELIQUAT DES 12 MILLIARDS SERA RECHERCHÉ PAR LES DIFFÉRENTS AUTRES LEVIERS (ASSIETTE FISCALE, RÉDUCTION TRAIN DE VIE MAIRIE, PARTENARIAT TECHNIQUE, RETOMBÉES NUMÉRIQUES, ÉPARGNE MONNAIE LOCALE.